
Cabinet Medical de Bouffioulx
Dépistage du cancer du sein
En Wallonie, le Centre de Coordination et de Référence pour le dépistage des cancers (CCRef) est chargé de piloter les programmes de dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal et depuis 2025, du cancer du col de l’utérus également. Le CCRef a entre autres missions de sensibiliser les publics cibles, ainsi que de coordonner, informer et former les acteurs. Cet organisme est agréé et subventionné par l’AVIQ.
Outre son rôle de pilote des programmes, ce Centre supervise les 78 unités de mammographie agréées par l’AVIQ dans le cadre du dépistage du cancer du sein. Ces unités de mammographie réalisent les mammotests (première lecture).
Au niveau du dépistage du cancer colorectal, le CCRef effectue la lecture des tests IFOBT (Immunologic Fecal Ocult Blood Test) qui consiste à détecter des traces invisibles de sang dans les selles.
Pour le dépistage du cancer du col de l’utérus, les résultats des examens de dépistage (une cytologie pour les femmes de 25 à 29 ans et un test HPV pour les femmes entre 30 et 64 ans) sont centralisés par la Fondation Registre du Cancer et partagés avec le CCRef afin de pouvoir assurer les invitations et un suivi appropriés.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en Belgique chez les femmes. En 2022, il a touché un peu plus de 11 000 femmes et a entraîné 2 069 décès en 2021. L'âge médian au diagnostic est de 64 ans.
Le taux de survie nette global à cinq ans (càd la probabilité de survivre au cancer en l’absence d’autres causes de décès) est de 93% et est d’autant meilleure que le stade de la maladie au moment du diagnostic est peu avancé (100% pour les tumeurs de stade 1 et 45% pour les tumeurs de stade 4), d’où l’importance d’un dépistage régulier.
En Wallonie, environ 3 500 nouveaux cas de cancer invasif et 370 cas de cancer in situ du sein sont diagnostiqués chaque année.Il concerne toutes les femmes mais le risque de développer ce cancer augmente fortement avec l’âge dès 30 ans jusqu’à atteindre un pic à 70 ans, tout en restant important pour les femmes plus âgées.
Au cours de sa vie, une femme sur huit sera confrontée au cancer du sein !
Les facteurs de risque sont multiples et peuvent exercer une influence sur la survenue d’un cancer du sein :
L'âge : c’est le facteur de risque le plus répandu. Quatre cancers du sein sur cinq se manifestent chez les femmes de 50 ans et plus ;
Certaines conditions hormonales : ne pas avoir eu d’enfant, avoir eu son premier enfant après l’âge de 30 ans, avoir eu ses premières règles avant douze ans ;
Certains antécédents personnels : avoir déjà eu un cancer du sein ou de nombreux kystes dans les deux seins (Maladie de Reclus) ;
La prise précoce et/ou prolongée de la pilule contraceptive ;
La prise d’hormone à la ménopause sur une longue durée ;
Le mode de vie : une consommation excessive d’alcool, une surcharge pondérale, l’absence d’activité physique, une alimentation peu équilibrée, le tabagisme sont autant de facteurs de risque ;
L’hérédité : elle ne concerne que 5 à 10 % des patientes et peut être évoquée lorsque plusieurs proches (mère, tante, sœur, homme de la famille) ont été atteints d’un cancer du sein, surtout s’il s’est déclaré avant la ménopause. Les cancers à composante héréditaire sont consécutifs à une mutation génétique héritée d’un des parents. Toutefois, toutes les mutations génétiques n’entraîneront pas systématiquement l’apparition d’un cancer. Il s’agit de la prédisposition génétique, multipliant le risque jusqu’à cinq fois par rapport à la normale, en fonction de la mutation considérée.
Environ la moitié des cancers du sein se développent chez des femmes qui ne présentent aucun facteur de risque identifiable autre que le sexe (féminin) et l'âge (plus de 40 ans). Les antécédents familiaux de cancer du sein augmentent le risque de cancer du sein, mais la plupart des femmes diagnostiquées n'ont pas d'antécédents familiaux connus. L'absence d'antécédents familiaux connus ne signifie pas nécessairement qu'une femme présente un risque réduit.
Pour ces différentes raisons, un dépistage systématique est proposé au groupe d’âge le plus touché, soit les femmes âgées de 50 à 69 ans.
Il s’agit d’une mammographie gratuite (une fois tous les 2 ans) réalisée dans le cadre du programme de dépistage du cancer du sein, dans un centre agréé et avec une double lecture, c’est-à-dire une lecture par deux radiologues différents en aveugle. Ce test se nomme un mammotest.
Concrètement, une lettre d’invitation pour bénéficier d’un mammotest gratuit est envoyée à toutes les femmes affiliées à une mutuelle belge et dans les conditions d’éligibilité.
Dans la majorité des cas, il s’agira surtout de constater que tout va bien. Si d’aventure un cancer était détecté, un traitement précoce, efficace et moins lourd est proposé, augmentant les chances de guérison.
Pour les femmes de moins de 50 ans et de plus de 69 ans, il s’agit davantage de case finding effectué par le médecin traitant. C’est également celui-ci qui peut proposer un dépistage génétique si le risque héréditaire est significatif. Toutefois, nous tenons à encourager les femmes de plus de 69 ans à consulter régulièrement leur médecin car le risque de développer un cancer du sein reste important au-delà de cet âge. Un dépistage régulier pourrait donc encore être recommandé pour la détection précoce de lésion au-delà de 69 ans.
Détecté tôt, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10.
Pour plus de renseignements concernant le dépistage du cancer du sein en Wallonie :
Pour en savoir plus sur le Centre de Coordination et de Référence pour le dépistage des cancers et les programmes de dépistage
Sources (articles et résumé chiffré) : https://www.aviq.be/fr/prevention-maladies/maladies-chroniques-et-depistage/depistages-organises

